•  

     C'était un mois d'avril. J'étais haute comme trois pommes, je m'en souviens toujours. Les moindres détails me restent. Je ne les imagine pas, ils étaient bien là. Papy avait décidé de nous emmener à la plage. J'avais bien l'impression que c'était la première fois que j'y allais. Au début nous étions plutôt calmes. Nous restions, main dans la main près de Papy, regardions la mer. Le vent était fort. Je pensais que j'allais perdre mes cheveux, tellement ceux-ci ne cessaient de se mouvoir. Parfois, il me cachaient la vu, et ne savaient plus où se placer. Ils suivaient presque le mouvement des vagues. Les vagues, qui elles aussi étaient bousculées par cet air violent. Mais nous restions tout de même à les regarder. Nous les observions, scrutant le moindre mouvement de celles qui s'élevaient, celles qui retombaient, celles qui moussaient, celles qui parfois nous éclaboussaient. Nous les regardions. Quelque fois, je titubais, mes pieds se décollaient du sol. Je volais presque, menée par les bourrasques, je tentais quelque fois de tomber. Mais mes yeux ne se décrochaient pas du paysage. Le ciel était gris, mais les vagues qui allaient nous offraient un tel spectacle, que nous en oublions ce détail. Et puis, tel des petits asticots, vient le temps ou nous devions nous défouler, tout comme le vent.

      Alors, Papy nous emmenait sur les rochers. Ils étaient toujours mouillés, la mer y passait souvent avant nous. Les algues vertes s'accrochaient aux cailloux, et parfois, nous faisaient glisser. Nous aimions courir sur les algues au risque de tomber. Puis, nous nous arrêtions toujours à côté de cette marre. Logée entre deux rocher, elle ne bougeait pas. Comme si elle nous attendait, chaque jour. Nous nous y arrêtions quelques instants, contemplant les crevettes qui y faisaient la course. Il fallait avoir l’œil, elles pouvaient être grisâtre, mais très souvent elles paraissaient transparentes. D'autres restaient blotties sous les rochers. Nous pensions qu'elles y étaient au chaud, comme nous nous l'étions sous la couette du lit. Quelque fois, des crabes à la coquille orange venaient attirer notre regard. Nous avions toujours peur de les attraper, peur qu'ils viennent nous pincer. Leurs pinces nous impressionnaient et nous jouions même à les imiter. Bien que nous n'étions pas toujours rassurées en leur présence, ces petites bêtes nous passionnaient. Lorsqu'ils n'étaient pas là, nous nous munissions d'une épuisette. Crevette par crevette, nous les transférions de la mare, au seau. Nous leur mettions quelques algues au fond, nous ne voulions pas qu'elles s'ennuient, ni ne se sentent pas chez elle. Nous les gardions bien près de nous, mais Papy voulait toujours qu'on les relâchent avant de partir. On s'accroupissait donc près d'une flaque d'eau, les regardions une dernière fois, puis déversé le seau, en les regardant se frétiller dynamiquement dans l'eau salée. Nous aimions aussi ramasser des coquillages. Je faisais une collection, de toutes sortes, de toutes couleurs, de toutes formes. Chaque jour, je m'efforçais d'en trouver de nouveau. Ces petites merveilles me fascinaient, et une fois rentrée à la maison, je voulais toujours en faire des colliers. Je ne peinais pas à enfoncer mes mains dans le sable, à creuser toujours plus loin pour en trouver de nouveaux. Le sable, j'adorais  ces petites particules avec lesquels on pouvait facilement jouer. Sentir mes orteil pénétrer peut à peut entre les grains, pouvoir le moduler à ma façon pour en faire des château, enterrer les jambes de ma cousine... Nous pouvions faire pleins de choses avec le sable. J'étais tout le temps admirative devant la minuscule taille des grains, et l'immensité de la plage. Ça parait tellement disproportionné encore aujourd'hui. Même si j'en avais pleins les cheveux, que ça me grattait à travers les vêtements, je ne pouvais m'empêcher de m'y rouler, à chaque fois que j'allais à la plage avec Papy.

       La plage avec Papy, si je pouvais, j'y retournerais chaque jour de ma vie. 

     


    J'avais envie de vous raconter un souvenir auxquels je tiens beaucoup. Quand j'étais petite, chaque année mon grand-père m'emmenait en Bretagne avec ma cousine. C'est d'ailleurs une région qui me tiens particulièrement à cœur aujourd'hui. Etant donné que nous avons grandi, que nous avons nos études, mon grand-père ne nous prend plus en vacances comme il le faisait avant.

    Comme vous l'aurez sûrement compris, nous allions souvent à la plage, et c'était l'un de mes moments préférés. Je m'en souviens d'ailleurs assez bien alors que j'étais vraiment très jeune. Je me souviens, notamment grâce à une photo, que ma cousine et moi avions le même gilet lorsque nous y allions et qu'il faisait très froid. C'est assez amusant à voir sur les photos. 

    Je ne suis pas très douée pour les descriptions mais j'espère que ce petit texte vous aura tout de même plus. Ne vous inquiétez pas, après ma longue absence, j'en prépare des nouveaux! 

    Je vous fais de gros bisous!

    A bientôt!


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  • Le temps n'était pas des plus convaincant. Le ciel était recouvert de ces nuages grisés, cependant il ne pleuvait pas. Le froid sec nous glacé, nos mains et nos joues piqués, mais nous étions content de passer cette journée. Nous commencions par avancer jusque la place. Les ruelles étaient recouvertes de pavées. Une vieille vielle, comme je les aime. L'odeur du chocolat venait s'introduire dans nos narines de temps à autre, nous rappelant la place où nous étions. 

    Sur la place, tantôt des calèches passaient, tantôt des personnes en vélo, tantôt des personnes à pied. Tout était encore recouvert de pavé. La place était entourée de petite architecture; à droite un musée, en face des restaurants, à gauche des restaurants et quelques autres ruelles. Dernière nous s'étendait une tour. Le beffroi. Nous étions obligé de lever la tête un maximum pour voir sa pointe. Comment paraît la vu d'en haut? Nous le découvrions quelque peu après, après avoir monté les marches en colimaçon tantôt en pierre puis en bois. Le carillon résonnait dans nos oreilles et nous accompagnait dans cette ascension, nous motivant toujours à franchir la marche du dessus. En haut la cloche résonnait, toujours au son du carillon. Le vent se mêlé à mes cheveux, qui quelque fois me giflé le visage. Le froid ne faisait que s'intensifier et nous faisait grelotté. Mais nous restions un petit moment à regarder cette vue qui nous entourait. Quelques tour sortait parmi le champs de maisons et bien en dessous de nos pieds s'étendait la place sur laquelle nous étions auparavant. La statue verdâtre au centre de la place restait figée pendant que les drapeaux se débattaient avec le vent. Les personnes paraissaient minuscules de là où nous étions. Tout semblaient être réduit à la taille de nos doigt. 

    Un fois en bas, tout semblait avoir retrouver sa taille normal. Nous suivions le cours de la rivière. L'eau faisait des petits mouvement suivant ceux du vent. Sur le ponton, les maisons s'alignaient toujours et le beffroi s'imposer parmi ces petits tas de briques. Un arbre, dépourvu de ses feuilles, semblaient bien triste. Ses branches étaient attirées par l'eau et paraissaient vouloir y plonger. Un petit bruit cassa celui du vent. Une barque motorisée arriva, et l'homme qui semblait être le capitaine nous fit entrer sur l'embarcation. Le bateau tangué mais lorsque nous commencions à naviguer sur la rivière il se stabilisa. Les bâtisses en brique rouge s'étendaient autour de nous. Souvent nous passions en dessus de vieux ponts en briques, très bas, et où ils se faisaient plus froid. En un seul tour, nous avions pu voir de nombreux aspects de la ville. L'architecture des bâtiments étaient toutes différents les unes des autres, et rendaient la ville que plus belle.

    En remettant les pieds sur terre, nous semblions gagner de l'équilibre. Nous restions un moment sans bouger, admirant cette endroit où nous étions, et nous imaginant le reste de la journée qui allait vite arrivé.


     

    J'ai été à Bruges (Belgique) il n'y a pas très longtemps et j'ai vraiment adoré cette ville. Les maisons et l'architecture en général et vraiment typique là-bas. J'ai donc décidé d'écrire ce petit texte, plutôt descriptif. Je ne suis pas très douée pour ce genre de chose, mais je tenais tout de même à le faire. Et puis on apprends que de ce que l'on fait. J'espère que ce petit passage sur ma matinée là-bas vous plaira. C'est moi qui ai prise la photo au début. Pour les personnes qui me suivent sur mon blog principal, si vous voulez un article plus complet sur ma journée ainsi que les photos n'hésitez pas à me le demander!

    Je vous fais d'énormes bisous,

    A la prochaine fois! 


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  • On voit tous...

    Tout le monde voit cette femme. Armée de ses talons aiguilles, sa cheville droite flanche sur le côté lorsqu'elle pose son pied à terre. Elle marche vite, très vite. Elle tape vite, très vite sur son téléphone. Sa jupe étroite descendant jusqu'à ses genoux ne lui permet que de faire des petits pas. Quelque fois elle s'arrête, tape encore plus vite, et repart. Elle porte toujours sa petite pochette noir, qui ne lui sert surement pas à grand chose. Ses cheveux blond entremêlé d'un chignon lui donne un air important. D'un tailleurs sombre, on la remarque pourtant. Tout le monde voit ce bébé. De ses pleures s'échappe un bruit strident. Un cri surement. Il garde les yeux fermé, pourtant ses larmes arrivent à couler. Sa mère essaye de le bercer, mais il se remet à pleurer. Il commence doucement, quelques petits sanglotements. Puis sa tête devient rouge, ses pieds et ses mains s'agitent puis c'est la cacophonie. Il fait du bruit, pourtant on le regarde quand même. On le trouve mignon bien qu'il affiche un regard crispé. Habillé de son body, on le remarque pourtant. Tout le monde voit ce jeune. Les écouteurs aux oreilles, et le skate sous le bras. Il avance doucement. Il semble que personne n'est présent autour de lui. Dans son monde à lui, tout à l'air permis.  Un peu lunaire, il bouge même sa tête de gauche à droite, parfois faisant des cercles, au rythme de la musique. Il marmonne quelque parole son sac à dos sur les épaules. Celui-ci à l'air chargé, surement a t-il eu une grosse journée. Il regarde beaucoup autour de lui. Pourtant ses baskets ne font pas de bruit. Parfois il croise quelqu'un, alors ils se tapent dans la mains. Tee-shirt et jean, on le remarque pourtant. Tout le monde voit cet homme. Il marche d'un pas assuré, cependant on ne sait jamais quelle direction il prend. Sa tête reste toujours relevée. On dirait que rien ne peut l'empêcher. Ses bras font de grands mouvements. Frôlant son jean, ils provoquent un petit crissement. La semelle en bois de ses chaussures claque sur le sol. Il n'en prend pas conscience, il marche assurément. Dans sa main, il tient des papiers qu'il ne laissera pas s'envoler. Muni d'une veste en cuir, on le remarque pourtant. Tout le monde voit cette petite fille. Elle court partout avec la joie de vivre. Elle parle assez fort, mais se fond dans le décor. Elle fait des aller et des retour pour rejoindre sa mère. Quelque fois, elle tombe par terre mais se relève sans chagriner. Elle se croit dans un monde à côté. Elle voit la vie en rose, elle même vêtu de rose. Des petites fleurs dans les cheveux, on la remarque pourtant. Tout le monde voit cette vieille dame. Recourbée sur sa canne elle marche lentement. Elle regarde délicatement les passant portant sur eux toute son attention. Elle affiche tendresse et affection. Elle ne quitte pas ses longues jupes, ces gros pull et ces chaussures à grosse semelle. Elle s'arrête souvent pour reprendre son souffle. Puis elle s’emmitoufle dans son étole et reprend du même rythme. Ces cheveux gris et ondulés viennent souvent cacher sa figure. Elle doit en avoir du vécu, et à du vivre beaucoup d'aventure. Tirant son chariot, on la remarque pourtant. Et moi, assis sur mon trottoir, vêtu de souillon et d'habits noirs, on ne me remarque pas.


    Au moment des fêtes j'avais l'idée de décrire une scène de noël comme chaque famille (ou presque) peut vivre tout les ans, mais vu par un sans domicile fixe. Et puis en commençant à l'écrire je me suis rendu compte que cette idée ne me plaisait pas. C'est quelques jours après que j'ai eu l'idée de faire ce texte. J'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ce second jet. N'hésitez pas non plus à proposer vos thèmes ou vos images sur le forum, ça m'aidera peut être à avoir de l'inspiration! 

    A bientôt, des bisous!

     


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  • Parce qu'on parle souvent de la cours des grands, mais on en oublie la cours des enfants. Tout ces petits gigotants, criants, sautillants, chantants, haletants... On en oublie cette enfant non agitée. Si l'on avait remplacé les prénoms par de simples mots, on l'aurait appelée "larmes", tristesse" ou encore "nostalgie". C'est sur elle même qu'elle se replie et s'accroupie dans ce coin de la cour. Quelque fois, quelques uns accourt auprès d'elle pour l'observer. Non pour lui proposer de jouer, mais pour se moquer. Alors elle plonge sa tête dans ses genoux. Ils rient, puis repartent satisfait. Ils se moquent du mal que ça lui fait. On dira qu'ils sont encore petit. Mais cette petite sera surement marquée à vie. Oui, on en oublie les blessures durables de la vie. Parce que l'on pense qu'elle ne s'en souviendra plus, alors qu'elle sera dépourvu. Renfermé, elle n'arrive pas à y échapper. Le mal être se crée, et dans son coin encore elle reste. Elle a appris à se méfier et est surement plus armée que quiconque. Mais à quoi servir quand on se sent si vulnérable, si démuni? Tellement vulnérable, tellement démunie qu'elle en pleure maintenant chaque jour passant. On dira qu'elle est encore petite, et que les petits pleurent pour rien. Mais cette fois c'est plus qu'une simple égratignure, c'est une blessure la rongeant et la détruisant. Elle n'est pourtant pas différente des autres, juste un peu plus réservée. Et puis, qu'est ce que la différence? Nous sommes tous différents, dira t-on, mais pourtant ces différences engendrent de la souffrance. Malheureusement cette fois c'est pour cette petite fille et non pour ces garçons qui viennent se moquer. Pourtant, elle pourrait ne pas se laisser marcher sur les pieds, et se moquer d'eux comme à leur façon. Mais elle ne le fait pas, elle reste la tête entre ces bras. Oui, on pensera qu'elle oubliera. Vous souvenez vous de certains passages de votre enfance? Moi je m'en souviens. Elle s'en souviendra. Le passé la rejoindra. Elle ne sait peut être pas encore très bien s'exprimer, mais elle sait qu'elle a mal. Elle ne sera pas le décrire, l'expliquer, mais elle est consciente de cette douleur permanente. Eux sont totalement inconscient. Les petits qui se moquent son inconscients, les grands qui ne réagissent pas sont inconscients. Parce qu'ici on ne parle que de cette petite fille, mais de multiples suivent le même fil. Primaire, collège, lycée... Ils ne cessent de se laisser intimider. Au collège on est grand, mais on peut être méchant. Au lycée on est grand, mais on peut être méchant. On dira alors de ce qui font le "mal" qu'ils sont stupide. Mais regardons bien au delà, des tas ne réagissent pas. Est ce le "méchant" qui est stupide? 


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